PHEV, rétrofit, WLTP, Wallbox, IRVE… l’univers des véhicules électriques est truffé de jargons qu’il est souvent difficile de maîtriser pour les plus néophytes. Parmi les notions les plus importantes dans le domaine de l’électromobilité figure le protocole CHAdeMO qui désigne une prise de recharge répondant à un standard japonais et équipant certains véhicules électriques ou hybrides rechargeables.
Retour sur l’historique de la prise de recharge CHAdeMO
La prise de recharge CHAdeMO est une technologie utilisée pour la recharge rapide des véhicules 100% électriques et hybrides rechargeables en courant continu. Elle est née d’une collaboration entre plusieurs entreprises à savoir Mitsubishi, Nissan, Subaru, Honda, Toyota, Hitachi et Panasonic. En 2005 émerge l’idée de créer une solution destinée à favoriser le déploiement des bornes de recharge pour offrir un usage plus confortable des véhicules électriques en permettant aux utilisateurs de ne pas être limités par l’autonomie. Il faudra attendre quatre ans plus tard pour que la première prise CHAdeMO soit commercialisée. En 2014, le dispositif est homologué CEI. Il a aussi été déclaré comme correspondant à la norme EN et a été adopté par l’IEEE. Si en 2015, il n’existait que 10 000 points de recharge CHAdeMO dans le pays, ce chiffre est passé à 25 300 bornes en 2019 dont 9200 situées en Europe, 3200 en Amérique du Nord, 7600 au Japon et les 5300 restants dans le reste de la planète.
Bien que le réseau CHAdeMO commence à se développer, il fait face à une problématique de taille. En Europe, la Commission européenne a promulgué la prise Combo CSS à titre de prise obligatoire pour la recharge rapide en courant continu. Cette règlementation a entraîné un essoufflement du protocole CHAdeMO, du moins sur le Vieux Continent. Dans les pays asiatiques notamment au Japon, cette solution continue de rester la norme et profite de plusieurs avancées dans le domaine du V2G.
Fonctionnement et puissance de la prise de recharge CHAdeMO
Le rôle du CHAdeMO est de permettre de recharger directement la batterie d’un VE en courant continu. À travers ce mode de recharge, l’alimentation en courant continu est hébergée par la borne et non le véhicule. En plus d’aider le véhicule à récupérer son autonomie, le connecteur établit également une connexion avec celui-ci. La voiture se charge alors de piloter et de surveiller l’état de la batterie. Grâce à cet échange, la recharge ne fonctionne pas lorsque le câble n’est pas verrouillé correctement par exemple. Les ordres de modulation de la puissance acheminée sur la batterie sont également plus faciles à gérer.
Depuis son lancement en 2010, le protocole CHAdeMO a subi de nombreuses évolutions se matérialisant sous la forme d’une hausse de la puissance et de l’intégration de nouvelles fonctionnalités. En 2011, le CHAdeMO v0.9 n’offrait qu’une puissance de 50 kW qui passe à 150 kW avec la sortie du CHAdeMO v1.2 en 2016 avec l’introduction de la technologie V2X qui permet de transférer vers le réseau électrique l’énergie de la batterie de la voiture ou de recharger des équipements en utilisant le véhicule. En 2018, la puissance du CHAdeMO est élevée à 400 kW et pour 2021, le consortium à l’origine de sa création prévoit d’aller jusqu’à 500 kW. Plusieurs nouveautés sont attendues par rapport à cette version 3.0 lancée en 2021 notamment la possibilité de se brancher à un adaptateur pour utiliser la recharge d’un autre standard.
CHAdeMO et la technologie V2G
Les prises CHAdeMo sont les seules jusqu’ici à être compatibles avec la technologie V2G. Cette solution « Vehicle-to-grid » consiste à faire appel aux batteries des voitures électriques pour absorber et stocker un excès d’électricité produit par le réseau. Elles sont également utilisées à titre de réservoir électrique capable de transférer du courant dans la maison. Grâce à ce mode de recharge bidirectionnelle, les utilisateurs peuvent stocker de l’électricité dans la batterie puis réutiliser cette énergie lorsque le coût d’électricité augmente. L’intérêt de la technologie V2G est de réaliser des économies sur la facture énergétique. Durant la nuit ou en période d’heures creuses, le véhicule est rechargé à prix bas. Dans la journée, il restitue l’énergie stockée pour l’alimentation des appareils électriques domestiques.
Quels sont les véhicules équipés d’une prise CHAdeMO ?
Le protocole CHAdeMO est essentiellement utilisé par les véhicules d’origine asiatique compatibles avec la recharge rapide. L’un des modèles les plus connus équipés de cette solution est la Nissan Leaf. L’utilitaire Nissan e-NV200 arbore également un connecteur CHAdeMO. Il en va de même pour la Kia Soul EV, le Mitsubishi i-MiEV, le Mitsubishi Outlander PHEV, le Lexus UX 300e ou encore les anciens modèles de Peugeot Partner. Grâce à l’utilisation d’un adaptateur, les Tesla Model S, 3, X et Y ont la possibilité de se brancher à une prise CHAdeMO. Au Japon, les modèles comme la BMW i3, la Honda Clarity PHEV ou la Toyota Prius Prime sont aussi pourvus de ce dispositif.