Via son Pacte Vert, la Commission européenne envisage d’interdire définitivement la vente des voitures thermiques à partir de 2035. L’objectif est d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour y parvenir, il est impératif de favoriser l’essor des voitures électriques qui s’imposent comme l’avenir de la mobilité durable. Le développement de ces autos à watts passe par la densification du réseau de recharge dans le pays. Dans ce contexte, la question de l’installation des solutions de recharge devient essentielle dans les copropriétés. Plusieurs textes de loi ont été adoptés pour simplifier l’implantation de ces infrastructures.
Faire installer une infrastructure de recharge collective en copropriété : quel intérêt ?
D’ici 2023, les spécialistes prévoient la circulation de 1,2 million de voitures électriques sur nos routes et le double en 2025. Ces autos à watts deviendront incontournables et il est impératif pour les copropriétés de s’adapter avec la tendance et d’envisager dès maintenant la mise en place de dispositifs de recharge sur leurs parkings.
Cette initiative leur permettra d’être en phase avec la règlementation. En effet, la loi impose le pré-équipement de tous les bâtiments résidentiels dont le permis de construire a été déposé à compter du 11 mars 2021 ou ayant subi d’importantes rénovations de leur parking ou de leur installation électrique. Ces travaux de remise en état doivent afficher une valeur supérieure ou égale à 25% du coût du bâtiment (hors prix du terrain) pour que l’obligation soit applicable. Le pré-équipement implique de prévoir des conduits qui vont permettre l’installation des câbles électriques et de dispositifs d’alimentation et de sécurité pour faciliter la pose de bornes de recharge.
Toujours d’un point de vue légal, le syndic est également tenu d’évoquer l’implantation de bornes de recharge lors de l’assemblée générale et cela, avant le 1er janvier 2023.
Il faut dire qu’en décidant de mettre en place des solutions de recharge sur les parkings, il se facilite en même temps la vie en n’ayant plus à gérer de multiples demandes de droit à la prise. Pour rappel, un résident dans un logement collectif peut invoquer ledit « droit à la prise » pour installer une Wallbox dans la copropriété à ses frais. L’installation sera individuelle et exige la mise en place de son propre compteur pour que la consommation électrique ne soit pas refacturée aux voisins.
Comment mettre en place des bornes de recharge en copropriété ?
À l’inverse du droit à la prise issu d’une démarche individuelle, les installations d’une infrastructure de recharge de véhicule électrique (IRVE) collective présentent quelques particularités. Déjà, cette IRVE est composée de bornes privatives, d’un coffret électrique dédié à chaque Wallbox, d’un compteur électrique pour chaque borne ainsi que de passages de câbles. L’installateur IRVE est le seul qui soit habilité à réaliser une telle opération. Il va devoir poser le nouveau compteur électrique qui sera exclusivement dédié à l’usage de la borne. Cet équipement doit être dimensionné pour pouvoir supporter le branchement de plusieurs points de recharge. L’individualisation de la consommation sera possible grâce au coffret IRVE. Les passages de câbles pour leur part vont servir à raccorder les bornes à ce coffret IRVE.
Avant de pouvoir passer à l’installation proprement dite, le technicien effectue préalablement un état des lieux complet pour déterminer les besoins du syndic. Il définit la faisabilité technique du projet en visitant le parking de la copropriété. Le professionnel profite de cette occasion pour rassembler plusieurs informations comme la date de construction de l’immeuble, la capacité du parking, le caractère privatif ou non des places de stationnement et le nombre de copropriétaires qui désirent faire installer des bornes de recharge. Grâce aux diverses données récoltées, l’installateur sera en mesure de proposer les solutions les plus adéquates et dresser un devis. Parmi les architectures qu’il est susceptible d’envisager figurent le raccordement avec création d’un nouveau point de livraison (PDL) dédié, le raccordement en aval des services généraux, le raccordement d’une nouvelle colonne électrique avec la mise en place d’un PDL ou un raccordement en aval des services généraux et une prise en charge du comptage par le gestionnaire du réseau.
Mode de financement du projet
La mise en place d’une infrastructure de recharge dans une copropriété implique un budget conséquent. C’est pourquoi de nombreux syndics préfèrent déléguer la totalité de l’investissement à un opérateur tiers. Concrètement, c’est ce dernier qui devient propriétaire des installations et non les copropriétaires ni la copropriété. Si des évolutions des installations doivent être réalisées dans le futur, les dépenses et la prise en charge des travaux incombent à cet opérateur. Revers de la médaille : les résidents qui désirent disposer d’une borne de recharge doivent passer par ce propriétaire qui met en place des abonnements mensuels.
Une autre alternative pour les copropriétaires consiste à financer eux-mêmes l’implantation de l’IRVE pour en devenir propriétaires. L’une des démarches qu’ils ont à faire est d’engager un technicien IRVE qui les accompagnera tout au long du projet. Cette société installateur pourra proposer des abonnements pour la consommation électrique ainsi que la gestion et l’entretien des équipements.
Existe-t-il des aides pour financer l’installation d’une borne de recharge en copropriété ?
La pose de solutions de recharge en copropriété est une dépense relativement importante pour les copropriétaires. Par chance, il est possible d’alléger l’investissement en obtenant des subventions de la part de l’État à l’instar de la prime ADVENIR. Dédié aux installations réalisées en habitat collectif, ce programme finance jusqu’à 50% de l’investissement sur l’achat des matériels et la main-d’œuvre dans la limite de 960 euros par point de recharge individuel et 1660 euros par borne partagée. Pour être éligible, l’infrastructure choisie doit être labellisée ADVENIR, l’installation est à confier à un technicien IRVE, les bornes doivent être munies d’un système de pilotage énergétique et délivrer au maximum 22 kW.
Dans le cadre de démarches individuelles, les résidents d’immeubles ont également la possibilité de prétendre au crédit d’impôt qui couvre 75% du prix total de la borne avec une limite de 300 euros. Cette aide est complémentaire à la prime ADVENIR et s’adresse à tous les résidents fiscaux français, locataires ou propriétaires de leur logement.